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01/04/2025 – « Décarbonation et construction : GEPROLUX met le focus sur le rôle des communes »

Actualités

1 avril 2025

« Décarbonation et construction : GEPROLUX met le focus sur le rôle des communes »

 

Le secteur de la construction représente environ 40 % des émissions de CO₂ mondiales. Au Luxembourg, la transition énergétique ne pourra aboutir sans une décarbonation intensive de ce secteur. Les pouvoirs publics, notamment les communes, ont un rôle central à jouer. C’est dans cette optique que GEPROLUX a organisé une conférence réunissant experts et acteurs locaux pour échanger sur les stratégies de rénovation et la réduction des émissions de CO₂.

 

Un cadre réglementaire strict

Paul Baustert, du ministère de l’Économie, a rappelé les engagements européens en faveur de la neutralité climatique d’ici à 2050, ainsi que les exigences actuelles en matière de réduction annuelle de 1,9 % de la consommation énergétique des bâtiments publics et de rénovation de 3 % de leur surface totale. Il n’évoque pas seulement l’énorme potentiel d’économies d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui en découle, mais aussi de l’« énergie grise » et des émissions grises induites. Il a détaillé les objectifs nationaux et les prochaines étapes de la feuille de route nationale pour la décarbonation. L’efficacité énergétique et la décarbonation vont de pair. Les émissions grises doivent diminuer dans les nouveaux bâtiments et les rénovations de bâtiments existants doivent permettre de réduire les émissions d’exploitation, et donc les émissions grises.

 

Le rôle moteur des communes

Les communes luxembourgeoises qui ont adhéré au Pacte Climat doivent réaliser un inventaire de leurs bâtiments d’ici octobre 2025. Cet inventaire, incluant le type de construction, l’usage et les coûts d’exploitation, constitue la base de rénovations ciblées et efficaces. Karin Meyer-Primm (Klima-Agence) a souligné l’importance d’une rénovation axée sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, avec l’appui de conseillers spécialisés afin d’atteindre l’objectif d’un taux de rénovation de 3% par an.

 

L’exemple de Dudelange

Lis Cloos, du service écologique de Dudelange, a présenté les objectifs de son plan directeur de développement durable ainsi qu’une étude de cas de sa commune. Les bâtiments communaux ne sont responsables que de 1 % des émissions de CO₂ locales, contre 40 % pour les transports, 37 % pour l’économie et 22 % pour les ménages. Cependant, leur rénovation est une première étape importante pour atteindre les objectifs climatiques. Le stock de bâtiments de la commune est disparate. Une partie du parc immobilier municipal correspond à une classe d’efficacité énergétique à forte consommation d’énergie. De nombreux bâtiments sont classés monuments historiques et tous ne se prêtent pas à une rénovation complète. Lis Cloos a montré les défis posés par le parc immobilier de sa commune. Elle décrit, à titre de comparaison, la conception idéale d’un nouveau bâtiment en prenant l’exemple d’une salle polyvalente construite à partir d’éléments modulaires en bois, qui peut être entièrement démontée et reconstruite ailleurs.

 

Techniques et stratégies de rénovation

Felix Haun (GEWG Bauwphysik) souligne que 21 % de la consommation d’énergie sont imputables au secteur du bâtiment. Les principales pertes énergétiques des enveloppes thermiques proviennent des fenêtres et façades (30 à 50 %) ainsi que des toits (20 %). La rénovation des façades est souvent préférable, favorisée de surcroît par les possibilités de rénovation en série. Les éléments préfabriqués, y compris les fenêtres et les conduites d’alimentation, peuvent être fixés mécaniquement en tant qu’éléments à ossature bois.

D’un point de vue énergétique, une isolation extérieure est souvent préférable pour préserver le volume intérieur, tandis qu’une isolation intérieure permet de conserver l’aspect des bâtiments historiques ou remarquables et de chauffer plus rapidement, comme c’est le cas par exemple pour les maisons communales.

 

Hiérarchisation des investissements

Alors que les objectifs de décarbonation sont ambitieux, Ben Muller (Paul Wurth – GEPROLUX) propose une méthode de calcul des « coûts d’évitement des émissions de CO₂ » afin d’optimiser les investissements.  Il souligne que pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO₂, il est nécessaire d’accepter des dépenses élevées en Europe afin d’obtenir le plus grand effet possible. La méthode de calcul des coûts de prévention des émissions de CO₂ permet de hiérarchiser les mesures de protection du climat et de rénovation en fonction de leur impact et de leur retour sur investissement, garantissant ainsi une utilisation efficace des ressources.

La discussion animée et constructive qui a suivi les exposés permettra à GEPROLUX de mieux comprendre les défis auxquels les communes et les propriétaires de bâtiments privés seront confrontés à l’avenir, de les conseiller et d’affiner les stratégies lors de la conception de futurs projets (budgétisation et priorisation).

 

Cette manifestation très instructive a été complétée par une exposition de matériaux de construction naturels, mise à disposition par Naturbaustoff Réiden S.à.r.l.

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